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<title>Colette, Sido : Retour de Paris</title>
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<h1>LES SECOURS DE FRANCAIS</h1>
<ul class="navig">
<li><a href="textes.html">Textes</a></li>
<li><a href="texte3.html">Précédent</a></li>
<li><a href="texte5.html">Suivant</a></li>
<li><a href="index.html">Sommaire</a></li>
</ul>
<h2>Colette, <i>Sido</i> : Retour de Paris</h2>
<h3>Le texte</h3>
<div class="prose">
<p>D’un geste, d’un regard elle reprenait tout. Quelle promptitude de main ! Elle coupait des bolducs roses, déchaînait des comestibles coloniaux, repliait avec soin les papiers noirs goudronnés qui sentaient le calfatage. Elle parlait, appelait la chatte, observait à la dérobée mon père amaigri, touchait et flairait mes longues tresses pour s’assurer que j’avais brossé mes cheveux… Une fois qu’elle dénouait un cordon d’or sifflant, elle s’aperçut qu’au géranium prisonnier contre la vitre d’une des fenêtres, sous le rideau de tulle, un rameau pendait, rompu, vivant encore. La ficelle d’or à peine déroulée s’enroula vingt fois autour du rameau rebouté, étayé d’une petite éclisse de carton… Je frissonnai, et crus frémir de jalousie, alors qu’il s’agissait seulement d’une résonance poétique, éveillée par la magie du secours efficace scellé d’or…</p>
<p>Il ne lui manquait, pour être une provinciale type, que l’esprit de dénigrement. Le sens critique, en elle, se dressait vigoureux, versatile, chaud et gai comme un jeune lézard. Elle happait au vol le trait marquant, la tare, signalait d’un éclair des beautés obscures, et traversait, lumineuse, des cœurs étroits.</p>
<p>– Je suis rouge, n’est-ce pas ? demandait-elle au sortir de quelque âme en forme de couloir.</p>
<p>Elle était rouge en effet. Les pythonisses authentiques, ayant plongé au fond d’autrui, émergent à demi suffoquées. Une visite banale, parfois, la laissait cramoisie et sans force aux bras du grand fauteuil capitonné, en reps vert.</p>
<p>– Ah ! ces Vivenet !… Que je suis fatiguée… Ces Vivenet, mon Dieu !</p>
<p>– Qu’est-ce que qu’ils t’ont fait, maman ?</p>
<p>J’arrivais de l’école, et je marquais ma petite mâchoire, en croissants, dans un talon de pain frais, comblé de beurre et de gelée de framboises…</p>
<p>– Ce qu’ils m’ont fait ? Ils sont venus. Que m’auraient-ils fait d’autre, et de pire ? Les deux jeunes époux en visite de noces, flanqués de la mère Vivenet… Ah ! ces Vivenet !</p>
<p>Elle ne m’en disait guère plus, mais plus tard, quand mon père rentrait, j’écoutais le reste.</p>
<p>– Oui, contait ma mère, des mariés de quatre jours ! Quelle inconvenance ! des mariés de quatre jours, cela se cache, ne traîne pas dans les rues, ne s’étale pas dans des salons, ne s’affiche pas avec une mère de la jeune mariée ou du jeune marié… Tu ris ? Tu n’as aucun tact. J’en suis encore rouge, d’avoir vu cette jeune femme de quatre jours. Elle était gênée, elle, au moins. Un air d’avoir perdu son jupon, ou de s’être assise sur un banc frais peint. Mais lui, l’homme… Une horreur. Des pouces d’assassin, et une paire de tout petits yeux embusqués au fond de ses deux grands yeux. Il appartient à un genre d’hommes qui ont la mémoire des chiffres, qui mettent la main sur leur cœur quand ils mentent et qui ont soif l’après-midi, ce qui est un signe de mauvais estomac et de caractère acrimonieux.</p>
<p>– Pan ! applaudissait mon père.</p>
</div>
<h3>L'auteur : une biographie fascinante</h3>
<p><b class="emphase">1873</b> : naissance de l'écrivaine <b>Sidonie-Gabrielle Colette</b> à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l'Yonne.
<br><b class="emphase">1892</b> : Colette épouse Henry Gauthier-Villars, connu sous le pseudonyme de "Willy", qui est un écrivain et un éditeur très connu et très influent de l'époque.
<br><b class="emphase">1906</b> : fin de son mariage avec Willy.
<br><b class="emphase">1912</b> : Colette épouse Henry de Jouvenel, un riche homme politique.
<br><b class="emphase">1913</b> : Elle a une fille, Colette Renée de Jouvenel, dite « Bel-Gazou ».
<br><b class="emphase">1920</b> : Colette a une aventure avec Bertrand de Jouvenel, le fils (du premier mariage) de son mari, liaison qui durera cinq ans et qui sera une source d'inspiration pour Colette dans l'écriture de son roman "Le Blé en herbe".
<br><b class="emphase">1925</b> : Colette rencontre Maurice Goudeket.
<br><b class="emphase">1935</b> : Colette, en 1935, se marie pour la troisième et dernière fois à Maurice Goudeket, qu'elle fréquentait depuis 1925, devenant alors Sidonie-Gabrielle Goudeket.
<br><b class="emphase">1952</b> : publication de "La Fin de Chéri", qui est inspiré par la relation de Colette avec Missy, une actrice qui s'habille en homme.
<br><b class="emphase">1954</b> : décès de Colette.
<br><b class="emphase">1957</b> : inhumation de Colette au Panthéon, en reconnaissance de son œuvre et de son engagement pour la liberté de la femme.</p>
<h3>Le vocabulaire</h3>
<h3>Les champs lexicaux</h3>
<h3>Les figures de syle</h3>
<h3>Les idées : explication linéaire</h3>
<div class="resume">
<h3>En résumé</h3>
Sidi est la mère de Colette, dans le roman "Sido". C'est une femme étrange et originale, non autoritaire. (Elle réveille par exemple sa petite fille tôt le matin pour lui permettre de profiter de la nature et de la paix du petit matin, et elle lui laisse une grande liberté dans ses choix et ses actions.)
<p>Dans ce roman, Colette raconte les expériences et les émotions de sa propre enfance et de sa relation avec sa mère, qui était une femme aimante et attentionnée mais qui avait aussi ses propres faiblesses et ses propres secrets.
<p>En effet, régulièrement, sa mère part à Paris pour quelques jours. Le roman commence par un de ses retours à la maison et montrer sa capacité à dénigrer ou à séduire tout le monde.</p>
</div>
<h2>Exercices</h2>
<ul class="pied">
<li><a href="textes.html">Textes</a></li>
<li><a href="texte3.html">Précédent</a></li>
<li><a href="texte5.html">Suivant</a></li>
<li><a href="index.html">Sommaire</a></li>
</ul>
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</html>