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- SIRE,
-Le Soleil ne se montre jamais à la terre, qu’il ne la remplisse de joye : ainsi VOTRE MAJESTÉ, que le Monde reconnoit comme un autre Soleil, ne peut honorer cette Ville de sa présence Royale, sans qu’elle porte par tout l’allegresse & l’épanoüissement. +
Le Soleil ne se montre jamais à la terre, qu’il ne la remplisse de joye : ainsi VOTRE MAJESTÉ, que le Monde reconnoit comme un autre Soleil, ne peut honorer cette Ville de sa présence Royale, sans qu’elle porte par tout l’allegresse & l’épanoüissement.
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Mais, SIRE, quoyque le Soleil soit le tres juste, & le tres fidele portrait de VOTRE MAJESTÉ ; ce n’est pas sous cette briliante figure, que nous luy applaudirons aujourd’huy : nos yeux sont trop foibles pour soûtenir de prés les rayons d’un si grand astre : & d’ailleurs cette belle devise, que vos victoires ont portée en mille endroits de la terre, a jusqu’icy épuisé tant de beaux esprits, que nous desesperons avec justice d’y pouvoir rien ajouter de nouveau.
-Cet HERCULE, SIRE, que nous avons choisi pour dessein de nos feux, & pour nous exprimer l’image de VOTRE MAJESTÉ. C’est le plus fort, & le plus celebre de tous les HEROS de la fable, qui representera sans fable, & avec verité le plus grand, le plus valeureux, & le plus triomphant de tous les Monarques du Monde.
-Hercule paroîtra soûtenant le Ciel apres le cours de ses travaux heroïques, pour marquer le zele infatigable avec lequel VOTRE MAJESTÉ soûtient les interests de Dieu, & de l’Eglise. Ce zele, SIRE, a paru en mille occasions : l’Heresie, & les duels exterminez du Royaume ; tant que de puissans secours donnez aux autres Princes contre l’ennemy commun des Chrétiens ; tant d’actions glorieuses faites pour la défence, & pour l’accroissement du Royaume de JESUS-CRIST, ont fait voir à toute la terre, que vous étes un HERCULE, sur lequel le Ciel de l’Eglise peut sûrement se reposer.
-Voila, SIRE le sujet de nos feux & la marque de l’allegresse commune pour l’hûreuse arrivée de VOTRE MAJESTÉ. Nous laissons à d’autres Villes le soin d’étaler avec pompe vos victoires, & vos triomphes, & cette agreable paix que vous venez de redonner encore à l’Europe : VALENCIENNES se borne à un sujet moins guerrier, mais qui ne sera pas moins glorieux à vôtre Nom : & si peut-être il se trouve ailleurs plus d’appareil, nous esperons, qu’on
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ne verra nulle part plus de zele, ny plus d’attachement pour le service de VOTRE MAJESTE’.
Ces feux, SIRE, ne font que les étincelles des flammes qui brûlent nos cœurs pour la gloire, & pour la prosperité de vôtre Personne Sacrée. Et il y a cette difference, que les feux que nous dressons aujourd’huy sont artificiels, & de peu de durée ; mais ceux qui sont allumez dans nos cœurs n’ont rien qui tienne de l’artifice : ils sont tres sincères, & tres fideles : ils nous brûleront aussi longtems, que dureront nos vies, & nous porteront à publier toûjours hautement que nous sommes avec un tres profond respect.
+Mais, SIRE, quoyque le Soleil soit le tres juste, & le tres fidele portrait de VOTRE MAJESTÉ ; ce n’est pas sous cette briliante figure, que nous luy applaudirons aujourd’huy : nos yeux sont trop foibles pour soûtenir de prés les rayons d’un si grand astre : & d’ailleurs cette belle devise, que vos victoires ont portée en mille endroits de la terre, a jusqu’icy épuisé tant de beaux esprits, que nous desesperons avec justice d’y pouvoir rien ajouter de nouveau.
+Cet HERCULE, SIRE, que nous avons choisi pour dessein de nos feux, & pour nous exprimer l’image de VOTRE MAJESTÉ. C’est le plus fort, & le plus celebre de tous les HEROS de la fable, qui representera sans fable, & avec verité le plus grand, le plus valeureux, & le plus triomphant de tous les Monarques du Monde.
+Hercule paroîtra soûtenant le Ciel apres le cours de ses travaux heroïques, pour marquer le zele infatigable avec lequel VOTRE MAJESTÉ soûtient les interests de Dieu, & de l’Eglise. Ce zele, SIRE, a paru en mille occasions : l’Heresie, & les duels exterminez du Royaume ; tant que de puissans secours donnez aux autres Princes contre l’ennemy commun des Chrétiens ; tant d’actions glorieuses faites pour la défence, & pour l’accroissement du Royaume de JESUS-CRIST, ont fait voir à toute la terre, que vous étes un HERCULE, sur lequel le Ciel de l’Eglise peut sûrement se reposer.
+Voila, SIRE le sujet de nos feux & la marque de l’allegresse commune pour l’hûreuse arrivée de VOTRE MAJESTÉ. Nous laissons à d’autres Villes le soin d’étaler avec pompe vos victoires, & vos triomphes, & cette agreable paix que vous venez de redonner encore à l’Europe : VALENCIENNES se borne à un sujet moins guerrier, mais qui ne sera pas moins glorieux à vôtre Nom : & si peut-être il se trouve ailleurs plus d’appareil, nous esperons, qu’on
+np ne verra nulle part plus de zele, ny plus d’attachement pour le service de VOTRE MAJESTE’.
Ces feux, SIRE, ne font que les étincelles des flammes qui brûlent nos cœurs pour la gloire, & pour la prosperité de vôtre Personne Sacrée. Et il y a cette difference, que les feux que nous dressons aujourd’huy sont artificiels, & de peu de durée ; mais ceux qui sont allumez dans nos cœurs n’ont rien qui tienne de l’artifice : ils sont tres sincères, & tres fideles : ils nous brûleront aussi longtems, que dureront nos vies, & nous porteront à publier toûjours hautement que nous sommes avec un tres profond respect.
- SIRE DE VOTRE MAJESTE’ + SIRE DE VOTRE MAJESTE’
-Les tres-humbles, tres-obeissans & tres-fideles Sujets & Serviteurs Les Prevôt, Iurez, Echevins , & Conseil de la Ville de Valenciennes.
+Les tres-humbles, tres-obeissans & tres-fideles Sujets & Serviteurs Les Prevôt, Iurez, Echevins , & Conseil de la Ville de Valenciennes.
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+ La pensée d’Hercule soûtenant le Ciel, a quelque chose de grand, & qui pourra contenter la veuë : mais elle est bien plus propre pour l’artifice des feux, que pour celui de la Poësie, & il y aura sans doute moins de plaisir à la voir étalée sur le papier, qu’à la considerer executée dans une belle machine, dont les feux n’auront rien qui ne soit agreable, & surprenant. Ce dessein est du choix de Monsieur de Montevechio Lieutenant au Regiment Royal Italien : qui l’a trouvé commode pour ses feux artificiels, & qui sçait bien qu’il ne faloit pas avoir recours aux inventions de la Poësie pour faire les Eloges de nôtre invincible Monarque.
-La figure d’Hercule, laquelle sera placée au bout de la grand’place de la Ville, aura environ 20. pieds de hauteur. Elle sera grande, parce qu’elle doit faire l’Image d’un grand Roy, dont pourtant elle ne representera jamais assez bien la grandeur.
-Hercule a la contenance d’un homme, qui prend plaisir à porter sa charge quoy que tres-pesante. Aussi la Fable nous apprend que ce robuste Heros la porta tres-aisément.
-C’est par cette posture libre et dégagée que l’on reconnoîtra le plaisir que SA MAJESTÉ prend a soûtenir le fardeau des interests de l’Eglise, & que l’on verra que son Fils ainé en fait son plus glorieux employ.
+La pensée d’Hercule soûtenant le Ciel, a quelque chose de grand, & qui pourra contenter la veuë : mais elle est bien plus propre pour l’artifice des feux, que pour celui de la Poësie, & il y aura sans doute moins de plaisir à la voir étalée sur le papier, qu’à la considerer executée dans une belle machine, dont les feux n’auront rien qui ne soit agreable, & surprenant. Ce dessein est du choix de Monsieur de Montevechio Lieutenant au Regiment Royal Italien : qui l’a trouvé commode pour ses feux artificiels, & qui sçait bien qu’il ne faloit pas avoir recours aux inventions de la Poësie pour faire les Eloges de nôtre invincible Monarque.
+La figure d’Hercule, laquelle sera placée au bout de la grand’place de la Ville, aura environ 20. pieds de hauteur. Elle sera grande, parce qu’elle doit faire l’Image d’un grand Roy, dont pourtant elle ne representera jamais assez bien la grandeur.
+Hercule a la contenance d’un homme, qui prend plaisir à porter sa charge quoy que tres-pesante. Aussi la Fable nous apprend que ce robuste Heros la porta tres-aisément.
+C’est par cette posture libre et dégagée que l’on reconnoîtra le plaisir que SA MAJESTÉ prend a soûtenir le fardeau des interests de l’Eglise, & que l’on verra que son Fils ainé en fait son plus glorieux employ.
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- La massuë & la peau de Lion sont posées negligemment au pied de la statuë d’Hercule. Cela veut dire, que le Roy abandonne même les soins & les marques de ses victoires, quand il s’agit de porter la querelle de JESUS-CHRIST.
-Le Ciel qui repose sur les épaules d’Hercule est la figure de l’Eglise ; le Zodiaque représente la Hierarchie Ecclesiastique ; les Etoiles qui brillent dans la machine du Ciel, & les feux qui en sortent artificieusement de toutes parts, sont les portraits de tous ces vœux, & de toutes ces ferventes prières que le peuples soûmis à la Monarchie Françoise addressent continuellement à Dieu pour la gloire & pour la conservation de SA MAJESTÉ. Mais quoy qu’il ne soit personne dans tout florissant Royaume, qui ne s’interesse à un sujet si sublime ; les habitans de Valenciennes sont ceux qui y veulent prendre plus de part.
-Ce peuple charmé du bonheur qu’il a d’étre sous la douceur de la domination du ROY, ne cessera jamais de faire des vœux au Ciel pour tâcher de la meriter & pour se la pouvoir conserver. Son ardeur est en cela semblable au feu des Etoiles : c’est cependant les Etoiles fixes, qu’il veut imiter dans la conservation du bien qu’il possede, & non pas les errantes.
+La massuë & la peau de Lion sont posées negligemment au pied de la statuë d’Hercule. Cela veut dire, que le Roy abandonne même les soins & les marques de ses victoires, quand il s’agit de porter la querelle de JESUS-CHRIST.
+Le Ciel qui repose sur les épaules d’Hercule est la figure de l’Eglise ; le Zodiaque représente la Hierarchie Ecclesiastique ; les Etoiles qui brillent dans la machine du Ciel, & les feux qui en sortent artificieusement de toutes parts, sont les portraits de tous ces vœux, & de toutes ces ferventes prières que le peuples soûmis à la Monarchie Françoise addressent continuellement à Dieu pour la gloire & pour la conservation de SA MAJESTÉ. Mais quoy qu’il ne soit personne dans tout florissant Royaume, qui ne s’interesse à un sujet si sublime ; les habitans de Valenciennes sont ceux qui y veulent prendre plus de part.
+Ce peuple charmé du bonheur qu’il a d’étre sous la douceur de la domination du ROY, ne cessera jamais de faire des vœux au Ciel pour tâcher de la meriter & pour se la pouvoir conserver. Son ardeur est en cela semblable au feu des Etoiles : c’est cependant les Etoiles fixes, qu’il veut imiter dans la conservation du bien qu’il possede, & non pas les errantes.
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Le piedestal, sur lequel la Statuë d’Hercule repose, aura quatre faces : & chaque face portera pour devise quelques armes d’Hercule.
np Le piedestal, sur lequel la Statuë d’Hercule repose, aura quatre faces : & chaque face portera pour devise quelques armes d’Hercule.
La première face porte la peau de Lion avec ce mot, TERRET.
-Tout le monde sçait qu’Hercule, après avoir étranglé le Lion de la Forest de Nemée, voulut aller revétu de la peau de cét animal, pour marque de sa victoire, & pour porter la terreur par tout. C’est la figure du ROY : Quelques charmes & quelque douceur que l’on trouve dans sa Personne Sacrée, son Nom neanmoins est redoutable à toute la terre : mais c’est particulierement aux méchans & aux scelerats qu’il imprime de la terreur. Il sçait vigoureusement reprimer leur insolence par l’autorité de ses Loix, & par la prudente rigueur de sa Justice.
-Nous ne prendrons pas icy le parallele du Lion Belgique avec celuy de Nemée, car en cela Hercule est trop farouche pour étre l’image de SA MAJESTÉ. Le Lion Belgique ne trouve pas sa mort dans sa défaite, comme celuy que défit le Heros Fabuleux : il y rencontre au contraire sa gloire, son bonheur & sa vie : & ce n’est pas pour le dépouiller que le ROY l’a vaincu, mais c’est pour l’enrichir.
+Tout le monde sçait qu’Hercule, après avoir étranglé le Lion de la Forest de Nemée, voulut aller revétu de la peau de cét animal, pour marque de sa victoire, & pour porter la terreur par tout. C’est la figure du ROY : Quelques charmes & quelque douceur que l’on trouve dans sa Personne Sacrée, son Nom neanmoins est redoutable à toute la terre : mais c’est particulierement aux méchans & aux scelerats qu’il imprime de la terreur. Il sçait vigoureusement reprimer leur insolence par l’autorité de ses Loix, & par la prudente rigueur de sa Justice.
+Nous ne prendrons pas icy le parallele du Lion Belgique avec celuy de Nemée, car en cela Hercule est trop farouche pour étre l’image de SA MAJESTÉ. Le Lion Belgique ne trouve pas sa mort dans sa défaite, comme celuy que défit le Heros Fabuleux : il y rencontre au contraire sa gloire, son bonheur & sa vie : & ce n’est pas pour le dépouiller que le ROY l’a vaincu, mais c’est pour l’enrichir.
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Hercule étant descendu aux Enfers, en tira un chien à trois têtes nommé Cerbere, & l’emmena enchainé sur la terre. Les Poëtes disent que ce chien étoit le portier des Enfers. C’est icy un Symbole, qui par les chaines dont se monstre fut lié, marque les Loix & les Ordonnances par lesquelles Sa MAJESTÉ a arrété la fureur des Duellistes dans son Royaume : ses Decrets pleins de prudence et de zele pour la gloire de Dieu, ont bridé ces temeraires, & les ont retenus dans le devoir. Ne peut-on pas dire que les Duellistes, si nombreux autre fois en France, étoient des chiens monstrueux, qui aimoient à se mordre & à se déchirer les uns les autres ? N’étoient-ils pas les funestes portiers des Enfers, puis qu’ils en ouvroient la porte à eux mêmes par leur fausse bravoure, & aux autres par leurs pernicieux exemples ? Ce sont les Ordonnances & les Edits de SA MAJESTÉ qui les tiennent enchainez, & qui repriment leur sanglante manie.
+Hercule étant descendu aux Enfers, en tira un chien à trois têtes nommé Cerbere, & l’emmena enchainé sur la terre. Les Poëtes disent que ce chien étoit le portier des Enfers. C’est icy un Symbole, qui par les chaines dont se monstre fut lié, marque les Loix & les Ordonnances par lesquelles Sa MAJESTÉ a arrété la fureur des Duellistes dans son Royaume : ses Decrets pleins de prudence et de zele pour la gloire de Dieu, ont bridé ces temeraires, & les ont retenus dans le devoir. Ne peut-on pas dire que les Duellistes, si nombreux autre fois en France, étoient des chiens monstrueux, qui aimoient à se mordre & à se déchirer les uns les autres ? N’étoient-ils pas les funestes portiers des Enfers, puis qu’ils en ouvroient la porte à eux mêmes par leur fausse bravoure, & aux autres par leurs pernicieux exemples ? Ce sont les Ordonnances & les Edits de SA MAJESTÉ qui les tiennent enchainez, & qui repriment leur sanglante manie.
Ceux qui sçavent que ces devises sont les Figures de nôtre grand Monarque, croiront d’abord que ce flambeau est celuy de l’amour : & que nous voulons faire comprendre que SA MAJESTÉ, par la douceur de son gouvernement, & par les attraits de ses vertus heroïques, porte l’amour des fleurs de Lis dans tous les cœurs de ses sujets. Mais c’est icy un flambeau de justice & non pas un flambeau de l’amour : c’est celuy avec lequel Hercule brûla les têtes renaissantes de l’Hydre, contre laquelle il avoit employé le fer inutilement.
-Empoissonneurs, j’apperçois dans ce flambeau vôtre defaite par nôtre HERCULE CHRETIEN. Aprés avoir tenté en vain d’autres violents remedes : il a fallu enfin en venir au feu pour vous exterminer d’un Royaume, ou vos sortileges ont été si long-temps inconnus. La clemence du Roy, dont les plus scelerats eprouvent des effets, a paru inexorable dans le châtiment de vos desordres. SA MAJESTÉ a voulu venger avec fermeté l’outrage que vous faisiez à Dieu : elle a voulu faire connoître à tout le monde, que vous étiez des monstres parmy la nation du monde de la plus hospitaliere & la moins capable de ces sortes d’attentats . Enfin elle a voulu par toute la rigueur du feu vous releguer dans l’horreur des abîmes, d’ou vous étiez sortis.
+Ceux qui sçavent que ces devises sont les Figures de nôtre grand Monarque, croiront d’abord que ce flambeau est celuy de l’amour : & que nous voulons faire comprendre que SA MAJESTÉ, par la douceur de son gouvernement, & par les attraits de ses vertus heroïques, porte l’amour des fleurs de Lis dans tous les cœurs de ses sujets. Mais c’est icy un flambeau de justice & non pas un flambeau de l’amour : c’est celuy avec lequel Hercule brûla les têtes renaissantes de l’Hydre, contre laquelle il avoit employé le fer inutilement.
+Empoissonneurs, j’apperçois dans ce flambeau vôtre defaite par nôtre HERCULE CHRETIEN. Aprés avoir tenté en vain d’autres violents remedes : il a fallu enfin en venir au feu pour vous exterminer d’un Royaume, ou vos sortileges ont été si long-temps inconnus. La clemence du Roy, dont les plus scelerats eprouvent des effets, a paru inexorable dans le châtiment de vos desordres. SA MAJESTÉ a voulu venger avec fermeté l’outrage que vous faisiez à Dieu : elle a voulu faire connoître à tout le monde, que vous étiez des monstres parmy la nation du monde de la plus hospitaliere & la moins capable de ces sortes d’attentats . Enfin elle a voulu par toute la rigueur du feu vous releguer dans l’horreur des abîmes, d’ou vous étiez sortis.
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La quatriéme face du piedestal a pour sa devise la massuë d’Hercule, & ce mot, PROFLIGAT.
np La quatriéme face du piedestal a pour sa devise la massuë d’Hercule, & ce mot, PROFLIGAT.
Le mot de la devise convient bien mieux à l’HERCULE TRES-CHRETIEN, qu’a celuy de la fable. L’Autheur de ces feux, qui dans tout son ouvrage considere nôtre grand Monarque comme soûtenant le Ciel de l’Eglise, nous a voulu sans doute marquer par là les déroutes de l’ennemy commun des Chrêtiens par les armes de SA MAJESTÉ. La Hongrie, la Pologne, l’isle de Candie & la mer méditerranée ont été les témoins de toutes ces défaites : On a vû dans ces contrées, par un prodige nouveau, le Soleil ennemy & victorieux de la Lune.
-Les Poëtes ont crû que la massuë avec laquelle Hercule remporta tant de victoires, étoit de bois d’olivier : N’est-ce pas ce qui nous peint admirablement la nature des armes du Roy ? L’olivier est le symbole de la paix ; & les armes du ROY sont des armes de paix. C’est un Heros qui ne fait la guerre que pour porter par tout les Olives : il aime mieux s’en couvrir que de Lauriers.
+Le mot de la devise convient bien mieux à l’HERCULE TRES-CHRETIEN, qu’a celuy de la fable. L’Autheur de ces feux, qui dans tout son ouvrage considere nôtre grand Monarque comme soûtenant le Ciel de l’Eglise, nous a voulu sans doute marquer par là les déroutes de l’ennemy commun des Chrêtiens par les armes de SA MAJESTÉ. La Hongrie, la Pologne, l’isle de Candie & la mer méditerranée ont été les témoins de toutes ces défaites : On a vû dans ces contrées, par un prodige nouveau, le Soleil ennemy & victorieux de la Lune.
+Les Poëtes ont crû que la massuë avec laquelle Hercule remporta tant de victoires, étoit de bois d’olivier : N’est-ce pas ce qui nous peint admirablement la nature des armes du Roy ? L’olivier est le symbole de la paix ; & les armes du ROY sont des armes de paix. C’est un Heros qui ne fait la guerre que pour porter par tout les Olives : il aime mieux s’en couvrir que de Lauriers.
- La base de la machine sera surmontée de quatre animaux vaincus par Hercule. L’Hydre, le Cerbere, le Lion, & le Sanglier paroîtront aux quatre coins remplis de crainte & de frayeur : & vomiront avec grand bruit des feux & des flammes jusques à ce qu’ils soient reduits en cendre.
-Autour de la base on verra les travaux d’Hercule.
+La base de la machine sera surmontée de quatre animaux vaincus par Hercule. L’Hydre, le Cerbere, le Lion, & le Sanglier paroîtront aux quatre coins remplis de crainte & de frayeur : & vomiront avec grand bruit des feux & des flammes jusques à ce qu’ils soient reduits en cendre.
+Autour de la base on verra les travaux d’Hercule.
HERCULE n’étoit encore qu’au berceau, quand il écrasa de ses petites mains deux horribles Serpens, que la Deesse Junon avait envoyez pour le dévorer.
-Le ROY dés les premieres années de son regne a declaré la guerre aux heresies, & les a heureusement étouffées. Qui ne sçait que les heresies sont d’étranges Serpens qui se glissent, & qui se coulent par tout, & qui ne buttent qu’à dévorer les Roys et les peuples ?
+HERCULE n’étoit encore qu’au berceau, quand il écrasa de ses petites mains deux horribles Serpens, que la Deesse Junon avait envoyez pour le dévorer.
+Le ROY dés les premieres années de son regne a declaré la guerre aux heresies, & les a heureusement étouffées. Qui ne sçait que les heresies sont d’étranges Serpens qui se glissent, & qui se coulent par tout, & qui ne buttent qu’à dévorer les Roys et les peuples ?
La seconde planche represente la victoire d’Hercule sur les Centaures : C’étoient des monstres demi-hommes & demi-chevaux que cét invincible tua ou mit en fuite, les chassant de tous les endroits de la Thessalie qu’ils habitoient auparavant.
+La seconde planche represente la victoire d’Hercule sur les Centaures : C’étoient des monstres demi-hommes & demi-chevaux que cét invincible tua ou mit en fuite, les chassant de tous les endroits de la Thessalie qu’ils habitoient auparavant.
- HERCULE, qui avoit allié la civilité avec la force, ne pût souffrir l’inhumain Diomede, qui, dans la Thrace ou il commandoit, faisoit dévorer à ses chevaux tous les étrangers qui y abordoient. Il vangea vigoureusement cette inhumanité en sacrifiant le Tyran à la méme cruauté.
-L’amour des étrangers qui a paru dans le vaillant fils d’Alcmene, est une expression vive de celuy qui embrase le cœur de l’Incomparable LOUIS. Ce sont ces charmes : c’est le bruit de son grand Nom qui attire tant d’étrangers dans la Capitale du Royaume : mais aussi ce sont ses Loix & ses Arréts contre les malfaisans ennemis de l’hospitalité qui les y conservent à l’abry de toute insulte.
-Quoy que les étrangers n’aillent à Paris que pour y piller ce qu’il y a de plus poli & de plus honneste, le ROY neanmoins aime à soutenir & à proteger ces agreables voleurs, & bien loin de les faire dévorer comme Diomede, il souffre qu’ils dévorent eux-mémes tout ce qu’il y a de meilleur dans la France. Faut-il s’étonner apres cela si celuy qui cherit ainsi tous les peuples, est reciproquement aimé de tous ? & si tant d’autres nations nous envient nôtre bonheur ?
+HERCULE, qui avoit allié la civilité avec la force, ne pût souffrir l’inhumain Diomede, qui, dans la Thrace ou il commandoit, faisoit dévorer à ses chevaux tous les étrangers qui y abordoient. Il vangea vigoureusement cette inhumanité en sacrifiant le Tyran à la méme cruauté.
+L’amour des étrangers qui a paru dans le vaillant fils d’Alcmene, est une expression vive de celuy qui embrase le cœur de l’Incomparable LOUIS. Ce sont ces charmes : c’est le bruit de son grand Nom qui attire tant d’étrangers dans la Capitale du Royaume : mais aussi ce sont ses Loix & ses Arréts contre les malfaisans ennemis de l’hospitalité qui les y conservent à l’abry de toute insulte.
+Quoy que les étrangers n’aillent à Paris que pour y piller ce qu’il y a de plus poli & de plus honneste, le ROY neanmoins aime à soutenir & à proteger ces agreables voleurs, & bien loin de les faire dévorer comme Diomede, il souffre qu’ils dévorent eux-mémes tout ce qu’il y a de meilleur dans la France. Faut-il s’étonner apres cela si celuy qui cherit ainsi tous les peuples, est reciproquement aimé de tous ? & si tant d’autres nations nous envient nôtre bonheur ?
Les pommes d’or, que l’avarice de Junon avoit confiées à la garde des Hesperides, & d’un épouvantable Dragon, furent enlevées par HERCULE. Ce Heros haïssoit l’avarice quoy qu’elle fût couverte du manteau d’une Divinité.
+Les pommes d’or, que l’avarice de Junon avoit confiées à la garde des Hesperides, & d’un épouvantable Dragon, furent enlevées par HERCULE. Ce Heros haïssoit l’avarice quoy qu’elle fût couverte du manteau d’une Divinité.
- La passion qu’Hercule avoit pour Déjanire fut cause qu’il dût combattre contre Acheloys, auquel, comme il avoit pris la forme d’un Taureau, HERCULE arracha une corne, & puis il le changea en Fleuve, qui par tout son cours alla publier la gloire du vainqueur.
-C’est une verité, qu’il n’y a point de Fleuve dans l’Europe, qui ne soit le témoin des victoires & des grandes actions de nôtre INVINCIBLE MONARQUE & qui avec ses eaux n’en ait bien avant porté la renommée. Mais l’ESCAULT est celuy de tous les Fleuves qui prend le plus de part à la gloire de notre Conquerant. Ses Naïades luy preparent aujourd’huy des bouquets & des couronnes au bruit de mille acclamations pour son heureuse arrivée. Et si depuis quelque temps ce Fleuve à paru desseché, ce n’a été que par l’ardent desir de voir son Auguste Prince. Qu’il a de la joye de le contempler à present dans toute la pompe de sa gloire !
+La passion qu’Hercule avoit pour Déjanire fut cause qu’il dût combattre contre Acheloys, auquel, comme il avoit pris la forme d’un Taureau, HERCULE arracha une corne, & puis il le changea en Fleuve, qui par tout son cours alla publier la gloire du vainqueur.
+C’est une verité, qu’il n’y a point de Fleuve dans l’Europe, qui ne soit le témoin des victoires & des grandes actions de nôtre INVINCIBLE MONARQUE & qui avec ses eaux n’en ait bien avant porté la renommée. Mais l’ESCAULT est celuy de tous les Fleuves qui prend le plus de part à la gloire de notre Conquerant. Ses Naïades luy preparent aujourd’huy des bouquets & des couronnes au bruit de mille acclamations pour son heureuse arrivée. Et si depuis quelque temps ce Fleuve à paru desseché, ce n’a été que par l’ardent desir de voir son Auguste Prince. Qu’il a de la joye de le contempler à present dans toute la pompe de sa gloire !
La défaite du Tyran Géryon est l’un des plus celebres travaux d’Alcide. La Fable nous apprend que c’étoit un monstre qui dans trois corps n’avoit qu’une seule ame.
-O la juste figure de l’un des plus Illustres exploits de nôtre ROY ! L’Heresie est ce Géryon que nôtre Alcide a terrassé : Luther, Calvin & le Jansenisme en font les trois corps, & l’erreur en est l’ame. Ce dangereux monstre ne vit plus en France : & si le troisiéme corps, apres tant de coups de massuë, a voulu nagueres encore se remuër, le zele de SA MAJESTÉ en a d’abord exterminé les principaux restes de vie : & il leur à fait comprendre qu’il ny avoit point d’azile ny de Port pour eux dans un Royaume tres-Chrétien.
+La défaite du Tyran Géryon est l’un des plus celebres travaux d’Alcide. La Fable nous apprend que c’étoit un monstre qui dans trois corps n’avoit qu’une seule ame.
+O la juste figure de l’un des plus Illustres exploits de nôtre ROY ! L’Heresie est ce Géryon que nôtre Alcide a terrassé : Luther, Calvin & le Jansenisme en font les trois corps, & l’erreur en est l’ame. Ce dangereux monstre ne vit plus en France : & si le troisiéme corps, apres tant de coups de massuë, a voulu nagueres encore se remuër, le zele de SA MAJESTÉ en a d’abord exterminé les principaux restes de vie : & il leur à fait comprendre qu’il ny avoit point d’azile ny de Port pour eux dans un Royaume tres-Chrétien.
- Hercule pour montrer le zele qu’il avoit pour la sûreté des voyageurs, massacra l’insigne voleur Cacus, qui ayant sa retraite dans le mont Aventin faisoit des voleries & des meurtres dans tout le Pays d’alentour.
-La sage conduite de SA MAJESTÉ a retracé dans nos jours ce fameux travail d’Alcide. Comme elle aime à soutenir les interests du Ciel en gardant la iustice & en protegeant l’innocence, elle a banni de tout nôtre Pays le vol & le brigandage : on voit ses armées garder toûjours une discipline irreprochable : & l’on sçait que c’est à de justes ennemis qu’en veulent les armes de ses soldats, & non pas à de foibles voyageurs.
+Hercule pour montrer le zele qu’il avoit pour la sûreté des voyageurs, massacra l’insigne voleur Cacus, qui ayant sa retraite dans le mont Aventin faisoit des voleries & des meurtres dans tout le Pays d’alentour.
+La sage conduite de SA MAJESTÉ a retracé dans nos jours ce fameux travail d’Alcide. Comme elle aime à soutenir les interests du Ciel en gardant la iustice & en protegeant l’innocence, elle a banni de tout nôtre Pays le vol & le brigandage : on voit ses armées garder toûjours une discipline irreprochable : & l’on sçait que c’est à de justes ennemis qu’en veulent les armes de ses soldats, & non pas à de foibles voyageurs.
Enthée fils de la terre, d’une grandeur enorme, osa bien tenir quelque temps, & se rebeller contre HERCULE : mais enfin il ceda à son bras victorieux, & il en fut étoufé.
+Enthée fils de la terre, d’une grandeur enorme, osa bien tenir quelque temps, & se rebeller contre HERCULE : mais enfin il ceda à son bras victorieux, & il en fut étoufé.
Toute la machine sera dediée à SA MAJESTÉ, avec ces mots que le feu rendra visibles : HERCULI CHRISTIANISSIMO.
+Toute la machine sera dediée à SA MAJESTÉ, avec ces mots que le feu rendra visibles : HERCULI CHRISTIANISSIMO.
Au bas on lira par ces lettres initiales. P. D. M. Post domita monstra, & cela s’entendra de la maniere que nous l’avons expliqué.
-Fin des travaux d’HERCULE.
+Fin des travaux d’HERCULE.
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Si les Cygnes pouvoient parler, ils diroient sans doute qu’il leur est bien plus avantageux de trainer le char d’une Deesse, ainsi que feignoient les Poëtes, que d’étre abandonnez à eux même. Ainsi le Peuple de VALENCIENNES prefere l’honneur d’étre rangé sous l’obeïssance du plus grand Roy de l’Univers, à tous les charmes de la liberté.
-Les CYGNES sont pris des armes de VALENCIENNES dont ils sont les supports.
+Si les Cygnes pouvoient parler, ils diroient sans doute qu’il leur est bien plus avantageux de trainer le char d’une Deesse, ainsi que feignoient les Poëtes, que d’étre abandonnez à eux même. Ainsi le Peuple de VALENCIENNES prefere l’honneur d’étre rangé sous l’obeïssance du plus grand Roy de l’Univers, à tous les charmes de la liberté.
+Les CYGNES sont pris des armes de VALENCIENNES dont ils sont les supports.
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Leurs Majestez partirent le 5. De Tournay, & prirent le chemin de Valenciennes. Le Roy trouva à une lieuë de Condé, un Camp de cavalerie commandé par Mr de Monbron, & composé de huit Regimens, qui formoient dix-neuf escadrons rangez en bataille sur la mesme ligne, le tout se montant à pres de trois mille chevaux. Ces huit Regimens estoient celuy des Cuirassiers, d’Auger, de Grignan, dep. 203
Piémont-Royal, des Dauphins, de la Valete, d’Orleans, & du Royal-Roussillon. Monseigneur le Dauphin, & Monsieur, salüerent le Roy à la teste de leurs Regimens. Ces Troupes estoient tres-lestes, & tres-bien montées. Sa Majesté les fit défiler par Compagnies, quoy qu’elle les eust déjà examinées le long de la ligne. Elle poursuivit en suite son chemin vers Condé, où Elle ne fut pas plutost arrivée, qu’elle en visita les Fortifications, & fit lâcher les p. 204
Ecluses devant Elle ; apres quoy, sans vouloir se reposer, Elle alla faire la reveuë de la Garnison. Condé est sur l’Escaut, où le Hayne perd son nom. Cette Ville passe pour tres-forte, & n’a pas le quart en terre-ferme, le reste estant environné de Marais. Du costé de Tournay, elle est entourée d’une double Enceinte. La nouvelle qui est extérieure, présente de ce costé-la trois ou quatre Bastions qui défendent la terre-ferme, & qui sont couverts p. 205
de Ravelins, le tout revestu. Du costé des Marais, il y a des Pieces irrégulieres pour s’accommoder au terrain & aux Ecluses. L’Enceinte inférieure & ancienne, est séparée de la nouvelle par un fossé profond, dans lequel passe un Bras de la Riviere. Toute la Cour arriva le soir à Valenciennes, & le Roy y fut reçeu par , qui en est Gouverneur, à la teste des Magistrats. Les Ruës estoient tapissées, & bordées d’Infanterie jusqu’à la Maison de p. 206
Comte, où Sa Majesté logea. On avoit fait des Machines d’une invention particuliere, qui sortoient des Fenestres en beaucoup d’endroits, & qui s’avançant dans le milieu du passage, jettoient des Fleurs sur le Carrosse du Roy. Si-tost que la nuit parut, il y eut des lumieres à chaque Fenestre, & on alluma des feux par tout.
Le 6. Mr de Bonneüil, Introducteur des Ambassadeurs, conduisit à l’Audience de leur Majestez , de Monseigneur le Dauphin, p. 207
de Madame la Dauphine, & de leurs Altesses Royales, Mr de Nassau de Zuilestein, envoyé des Etats Generaux des Provinces Unies, pour complimenter le Roy et toute la Maison Royale, sur leur heureux Voyage.
Le 6. Mr de Bonneüil, Introducteur des Ambassadeurs, conduisit à l’Audience de leur Majestez , de Monseigneur le Dauphin, p. 207 de Madame la Dauphine, & de leurs Altesses Royales, Mr de Nassau de Zuilestein, envoyé des Etats Generaux des Provinces Unies, pour complimenter le Roy et toute la Maison Royale, sur leur heureux Voyage.
Le mesme jour, Sa Majesté monta à cheval, avec Monseigneur le Dauphin ; & apres avoir fait le tour des Remparts de Valenciennes, Elle visita les nouvelles Fortifications que l’on fait dans les Dehors, dont Elle fut fort contente. L’apresdînée,
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La Reyne, Madame la Dauphine, & Madame, furent régalées par Mr de Noailles d’une magnifique Collation dans le Camp que ce Duc commande. Le soir, des lumieres furent de nouveau mises aux Fenestres. On alluma des Feux dans toutes les Ruës, & on tira dans la Place le Feu d’artifice qu’on y préparoit depuis fort longtemps. Voicy un discours au Roy, des Habitans de Valenciennes sur ce sujet.
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Quelques étincelles de la quantité prodigieuse de feu qui sortoit de cette machine, estant tombées sur deux maisons, y mirent le feu, & les reduisirent en cendres : Mais le Roy par une bonté toute particuliere paya le lendemain le dommage de ses propres deniers, & partit pour Cambray.
Le 20. de Decembre de cet an 1680. la Comete que l’on pense la plus grande qu’il y eut jamais, commença à paroistre à Valenciennes à l’Occident d’Hiver, aprés le Soleil couché, sur le bord de l’Horizon, estendant sa queüe droit à l’orient d’Esté, d’une telle longueur que le 5. De Janvier 1681. elle estoit de 78. degrez, & de trois ou environ de largeur, qui occupoit presque la moitié de l’Emisphere, ayant son cours naturel d’Occident en Orient, outre celuy du mouvement des Cieux. A la supputation de 100 Astronomes, elle pouvoit avoir environ huit à dix millions de nos lieües de longueur, & quatre ou cinq mille lieües de largeur. La guerre du Turc chassé de devant Vienne, le changement de Roy & de Religion en Angleterre, l’extirpation de l’Heresie en France, sont à ce qu’on croid une partie des effets de cét admirable Phenomene qui occupe un peu les Astrologues.
La porte de cette Ville pour aller à Cambray, fut relevée de plus de dix pieds, & bastie de nouveau avec les Bastions qui l’environnent, sa Ruë relevée, élargie & bastie sur un mesme modele, depuis 1681. Jusques 1683.
-Le Roy voulant conquester Luxembourg, le fit sieger par le Maréchal de Crequi, envoya son Armée camper à Bossus pour observer la contenance de ses voisins, & pour estre d’autant plus prest à se rendre à la teste de ses Troupes ; le Roy s’arresta à Valenciennes le 29. Avril 1684. où MONSEIGNEUR LE DAUPHIN & MADAME LA DAUPHINE l’accompagnerent : le jour de la Feste-Dieu Sa Majesté honnora la Procession de sa presence, la suivit à pied un flambeau en main, avec les plus considerables de la Cour, se laissa voir manger à tous repas, & gagna tellement l’affection du Peuple, qu’il n’y avoit personne qui en son ame ne benit le Ciel d’estre sous sa domination.
-Pendant son sejour à Valenciennes, la belle ville de Genes en Italie fut bombardée par ses ordres le 24. de May, & Luxembourg s’estant enfin rendu à ses Armes victorieuses le 7. de Juin de l’an 1684. cét auguste Roy en rendit graces à Dieu dans l’Eglise de St. Jean en cette ville, y fit chanter le TE DEUM, & partit ensuite pour Versailles aprés avoir esté plus d’un mois à Valenciennes, laissant un chacun dans l’admiration de ses Grandeurs, qui remplissent le monde d’un tel estonnement que le Roy de SIAM qui commande à l’une des extremitez de l’Orient, surpris de ce qu’on en disoit, luy envoya ses Ambassadeurs avec de magnifiques presens pour demander son amitié ; Ils furent quelque temps à Paris, mais desireux de voir les conquestes de SA MAJESTÉ ils virent à Valenciennes dans ses Carosses le 9. de Novembre 1686. où , les ayant receu au bruit du Canon, les alla complimenter chez le Sr. Doilly où ils estoient logez, leur fit voir les Fortifications de la Place, & aprés les avoir bien régalé, leur fit present de deux tableaux de Tapisserie tres-curieux de la Manufacture de la Ville ; le Magistrat leur fit present des Vins d’honneur, & des Toilettes les plus fines du lieu pour échantillon du Commerce à establir entre les deux Royaumes : ils en furent fort satisfaits, & ayant veu ce qu’il y avoit de plus considerable, ils partirent trois jours aprés pour Doüay, Bouchain et Cambray, dans la derniere desquelles ils prirent la route de Paris.
+Le Roy voulant conquester Luxembourg, le fit sieger par le Maréchal de Crequi, envoya son Armée camper à Bossus pour observer la contenance de ses voisins, & pour estre d’autant plus prest à se rendre à la teste de ses Troupes ; le Roy s’arresta à Valenciennes le 29. Avril 1684. où MONSEIGNEUR LE DAUPHIN & MADAME LA DAUPHINE l’accompagnerent : le jour de la Feste-Dieu Sa Majesté honnora la Procession de sa presence, la suivit à pied un flambeau en main, avec les plus considerables de la Cour, se laissa voir manger à tous repas, & gagna tellement l’affection du Peuple, qu’il n’y avoit personne qui en son ame ne benit le Ciel d’estre sous sa domination.
+Pendant son sejour à Valenciennes, la belle ville de Genes en Italie fut bombardée par ses ordres le 24. de May, & Luxembourg s’estant enfin rendu à ses Armes victorieuses le 7. de Juin de l’an 1684. cét auguste Roy en rendit graces à Dieu dans l’Eglise de St. Jean en cette ville, y fit chanter le TE DEUM, & partit ensuite pour Versailles aprés avoir esté plus d’un mois à Valenciennes, laissant un chacun dans l’admiration de ses Grandeurs, qui remplissent le monde d’un tel estonnement que le Roy de SIAM qui commande à l’une des extremitez de l’Orient, surpris de ce qu’on en disoit, luy envoya ses Ambassadeurs avec de magnifiques presens pour demander son amitié ; Ils furent quelque temps à Paris, mais desireux de voir les conquestes de SA MAJESTÉ ils virent à Valenciennes dans ses Carosses le 9. de Novembre 1686. où , les ayant receu au bruit du Canon, les alla complimenter chez le Sr. Doilly où ils estoient logez, leur fit voir les Fortifications de la Place, & aprés les avoir bien régalé, leur fit present de deux tableaux de Tapisserie tres-curieux de la Manufacture de la Ville ; le Magistrat leur fit present des Vins d’honneur, & des Toilettes les plus fines du lieu pour échantillon du Commerce à establir entre les deux Royaumes : ils en furent fort satisfaits, & ayant veu ce qu’il y avoit de plus considerable, ils partirent trois jours aprés pour Doüay, Bouchain et Cambray, dans la derniere desquelles ils prirent la route de Paris.
La porte de Nostre Dame fut relevée cette année à la hauteur de celle de Cambray, mais sa Ruë qui a quelque endroit n’avoit qu’environ douze pieds de large, ne fut élargie & achevée d’estre bastie de la manière qu’on la voit à present, que l’an 1687.
