1/ Si l'antispécisme est vrai, alors la prédation est un mal 2/ Si la prédation est un mal, alors nous avons le devoir d'abolir ou de réduire la prédation dans la nature Donc : si l'antispécisme est vrai, alors nous avons le devoir d'abolir ou de réduire la prédation dans la nature 3/ Il est absurde de penser que nous avons un devoir moral d'abolir ou de réduire la prédation dans la nature Donc : l'antispécisme est faux
Les antispécistes pourraient accepter que la prédation n'est pas un mal. – Argument de l'épanouissement : la prédation est nécessaire à l'épanouissement des animaux sauvages (Everett 2001) – Argument écocentriste : la prédation contribue à assurer l'intégrité des écosystèmes et à en préserver la beauté (Callicott 1980)
Nous n'avons pas le devoir d'intervenir.
- Argument de l'agentivité morale : le devoir d'intervenir ne s'applique que lorsqu'un agent moral viole les droits d'un individu, or les animaux ne sont pas des agents moraux (Tom Regan 2013) – Argument de la responsabilité causale : nous ne sommes pas causalement responsables de l'existence de la prédation, donc nous n'avons pas la responsabilité d'intervenir (Claire Palmer 2010)
D'autres devoirs sont plus importants. – Ne pas causer d'effets secondaires catastrophiques (Sapontzis 1987 ; Singer 2012) – Ne pas violer l'autonomie des animaux sauvages (Donaldson & Kymlicka 2016) – Respecter l'environnement (Delon & Purves 2018)
Il n'y a rien d'absurde dans l'idée que nous puissions avoir cette obligation (Sapontzis 1984)